Scaler un modèle de services grâce au no-code

Depuis le lancement d’On train (2019), nous avons la volonté de développer une boîte de services / formation haut de gamme, sur un marché de l’edtech qui privilégie davantage les modèles de produit SaaS, basés sur la consommation de grands volumes de contenu.

Pour pouvoir délivrer un volume croissant de formations tout en conservant la promesse d’un service de grande qualité, nous avons rapidement fait face à un enjeu de scalabilité, c’est-à-dire la nécessité de développer nos activités sans subir d’augmentation significative des coûts fixes ni sacrifier la qualité du delivery. 

Le développement d’une plateforme pour rationaliser et factoriser toutes les composantes du service que nous proposons s’est alors révélé comme le meilleur moyen de gérer notre bonne croissance tout en stabilisant nos dépenses. 

Deux choix se sont offerts à nous : 1 – prendre le pari d’une levée de fonds rapide pour engager une équipe de développeurs / faire appel à une agence de développement, ou 2 – faire le choix de l’autofinancement et alors scaler notre modèle par le biais d’autres moyens, moins coûteux.

C’est dans ce contexte, avec cette volonté d’autofinancement, que nous avons rapidement choisi de nous orienter vers le no code, en commençant par déterminer les fonctionnalités dont nous avions besoin pour faciliter et améliorer l’organisation de nos formations. La plateforme Bubble.io était alors à ses débuts (2019) et nous avait été conseillée par un entrepreneur américain. Elle s’est vite imposée pour nous comme une interface utilisateur opérationnelle à haute valeur ajoutée, facile à prendre en main – Elle constitue aujourd’hui la dorsale de notre produit.

Et au-delà de notre plateforme, nous avons pu également exploiter, comme de nombreuses start-ups, l’autre facette du no-code : la puissance de l’automatisation. Nos flux de travail étaient de plus en plus nombreux et chronophages (mails de confirmation, invitations Zoom, accès aux contenus de formation, gestion de nos données clients…). Les outils Zapier et Airtable sont donc venus compléter notre stack d’outils afin d’automatiser certaines tâches et créer des bases de données dynamiques et interconnectées. Nous les avons connectés depuis avec des outils complémentaires comme Typeform, Signnow, Sendinblue, Docupilot, pour créer davantage de valeur et de capacité d’automatisation. Plus de détails ci-dessous :

Notre stack aujourd’hui :

Voici plus en détail et concrètement notre stack no-code, par famille d’outils.

Je vais donc discuter d’une part de l’utilité du no-code pour créer une plateforme dédiée à une activité de services et d’autre part de ses nombreuses applications quant à l’automatisation des différents flux de travail.

I – Pourquoi utiliser le no-code pour créer une plateforme associée à une activité de services ?

Pour nous, il s’agissait surtout de garantir la scalabilité d’un modèle de services, mais plus les technologies se développent, plus l’ensemble des modèles (Saas, e-commerce, marketplace..) ont une carte à jouer avec le no-code.

En tout cas, au démarrage de n’importe quel business, le développement d’une plateforme implique des enjeux de : 

1. coût (développer vite et le moins cher possible), 
2. de flexibilité / évolutivité (pouvoir s’adapter à la stratégie itérative d’une jeune entreprise), et de 
3. pérennité (faire en sorte que les développements puissent durer dans le temps).

À ce titre, les solutions no-code remplissent toutes les attentes que l’on pourrait espérer.

1. Pour le coût

Le gros avantage du no-code, c’est incontestablement le coût de développement. 

Si développer sa plateforme avec les langages de développements traditionnels (JS, Python, Typescript) offre un degré de personnalisation plus élevé, le temps et par extension le coût de développement sera également considérablement plus élevé – qu’il soit internalisé ou externalisé. Chez On train, le MVP (le produit des 2 premières années, accessible à nos clients, à nos trainers et nos équipes internes) a été intégralement développé sur Bubble par des stagiaires Epitech de fin d’études. Faisons ensemble des hypothèses pour le calcul d’opportunités. 

Prenons les coûts humains liés au développement (hors architecture / outils).

Je grossis bien sûr un peu le trait, car la qualité du delivery n’est pas nécessairement la même entre un développeur expérimenté vs un junior en stage, mais les ordres de grandeur sont là. A l’heure où les modèles bootstrap ont le vent en poupe et où la rentabilité rapide redevient une nécessité, le no-code est un formidable accélérateur de business – à bas coût. 

2. Pour la rapidité d’exécution / la flexibilité

Développement de nouvelles features, updates, recettes, gestion des bugs, les délais de mise en application avec un système hardcodé sont parfois très longs et cette inertie ralentit le développement. Le no-code apporte une excellente réponse à cet enjeu. On itère plus rapidement, on peut lancer de nouveaux produits et services plus vite, on peut apporter plus facilement des modifications et des mises à jour aux applications… en clair, être plus agile dans la réponse aux nouveaux besoins utilisateurs.

Par exemple, en maintenant 3 ans et toujours avec des ressources en développement limitées (arrivée d’un deuxième développeur no-code il y a seulement 1 an), nous avons pu développer sur notre plateforme :

• Une messagerie entre les trainers et les participants qui intègre l’envoi de fichiers et de ressources
• Un outil de calendrier custom pour  : gérer les disponibilités la validation et l’annulation de sessions de formations, envoyer des invitations de visioconférences sur toutes les solutions de marché (Zoom, Teams, Gmeet)
• Des parcours e-learning qui intègrent des bibliothèques de contenus écrits, des vidéos et des quizz de validation de compétences
• Des outils de gestion administrative essentiels pour un business de formation (signature de devis, conventions de formation, feuilles de présence)
• De multiples versions du front pour une expérience utilisateur sans couture 
• Plus généralement : Un large réseau de workflows pour automatiser l’envoi de notifications à chaque action importante et la gestion des données liés aux formations (rappels des sessions de training, enregistrements des cours en visio, récolte de feedbacks…)

La grande valeur également du no-code, c’est que les updates produits ne sont pas forcément dans les seules mains de l’équipe product. Les nombreux outils comme Typeform ou Airtable, intégrés dans nos workflows, sont simples d’utilisation, donc toutes les équipes peuvent participer à l’évolution technologique de notre offre. (Equipe marketing, équipe opérations etc.)

3. Pour la pérennité

Enfin, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les solutions no-code peuvent désormais soutenir des produits complexes et encaisser un gros volume de données. On va maintenant bien au-delà du MVP. Il y a trois points à prendre en compte.

• La scalabilité. Les plateformes no-code ont démontré leur capacité à accueillir de gros volumes d’utilisateurs ces dernières années. Le modèle B2B d’On train n’en est pas la meilleure démonstration, mais au vu des ressources allouées, notre gestion simple de 3 000 utilisateurs est significative. La plateforme de e-learning Beelango, développée avec Bubble, compte quant à elle près de 100 000 utilisateurs.

• La sécurité. Les solutions de no-code investissent massivement dans la sécurité de leurs plateformes, et cela constitue des pare-feux naturels pour les produits développés. Chez On train, des audits de sécurité avancés pour des grands comptes exigeants nous ont amené à des conclusions extrêmement satisfaisantes en ce qui concerne la vulnérabilité, la conformité et les protocoles de sécurité de notre plateforme et notamment de Bubble. Les plateformes no-code partent du principe que leurs clients n’ont pas l’expertise matière de sécurité et assurent donc elles-mêmes ces exigences.

• Le renforcement de l’écosystème, conséquence logique de tous les points précédents. Le cabinet de conseil Gartner prévoit que d’ici 2024, 60% de la création d’applications sera réalisée à l’aide de plateformes no-code. Parallèlement, ces trois dernières années se sont accompagnées d’un développement accéléré de ces outils : 4,7 milliards d’euros ont été levés à travers le monde en 2021 (Airtable et Bubble ont respectivement levé 700 et 100 millions de dollars), ce qui solidifie d’autant plus l’écosystème et ses architectures. 

Levées de fond et opérations par les plateformes no-code en 2021

II. Quelles applications pour le no-code dans l’automatisation des workflows ?

Le no-code a également révolutionné l’automatisation des tâches. Il est désormais possible sans compétences techniques avancées d’automatiser l’essentiel des tâches répétitives de l’entreprise : contractualisation, facturation, génération de leads, opérations de fonctions supports… 

Prenons des exemples de tâches automatisables qui font gagner un temps précieux à chacune de nos équipes. Nous utilisons à cet effet la plateforme Zapier qui permet de connecter entre eux bon nombre de logiciels pour effectuer les actions suivantes : transfert des données, envoi de mail, création de documents…

Marketing & sales : La qualification des inbound

Outils utilisés : Typeform, Airtable, Gmail et Slack

Le but de ce workflow est de qualifier les leads entrants en deux étapes distinctes :

1. Nous répartissons les projets B2B en fonction du secteur de chaque membre de l’équipe commerciale
2. Nous isolons les leads B2C pour les faire entrer dans un tunnel d’activation marketing par e-mail. Nous leur envoyons du contenu personnalisé afin de les convaincre de  la richesse de notre expertise dans les métiers du digital et de la tech. Nous ne délivrons cependant pas de formation à ces derniers.

Cette automatisation nous permet non seulement de distinguer les leads “B2C” des leads “B2B”, mais aussi de tenir informer rapidement l’équipe Sales pour qu’elle contacte dans les meilleurs délais le prospects. Nous répondons en général dans l’heure aux demandes entrantes. 

Admin & Financier : La contractualisation et la facturation

Ces deux automatisations fonctionnent de la manière suivante : 

1. Complétion des informations de contractualisation/facturation dans notre base de données clients
2. Génération d’un contrat/facture grâce à un modèle de contrat

Outils utilisés : Google Docs (Google slide ou Signnow peuvent aussi faire l’affaire), Airtable et Gmail

L’important est de créer un template de contrat sur Google Docs, Google Slide, Signnow… en plaçant des champs dynamiques qui seront modifiés pour chaque contrat (ex : {{SIRET}})

Créer des factures

Outils : Airtable, Evoliz, Gmail

L’important est de créer un template de facture sur Evoliz ou un autre outil de génération de facture.

Ces deux automatisations ont pour vocation de faciliter la contractualisation et la facturation des clients mais aussi de conserver plus facilement leurs données de facturation pour la suite.

Operations : Update d’une ligne client dans Airtable pour signaler le lancement d’une formation

Outils : Notre plateforme, Airtable

Cette automatisation est assez simple mais elle représente typiquement une tâche essentielle pour l’organisation interne et qui peut faire perdre plusieurs jours si elle n’est pas effectuée instantanément. 

En tout, près de 100 “zaps” sont actifs (objets d’automatisations sur Zapier) pour automatiser nos flux de travail. C’est un gain de temps considérable et surtout cela permet d’assurer un excellent niveau de communication en interne et auprès de nos clients.

Dans l’ensemble et pour résumer, le mouvement no-code offre aux entreprises une opportunité unique d’atteindre de manière pérenne la vitesse et l’agilité dont elles ont besoin pour se développer. C’est aussi un moyen de se concentrer sur la création de valeur pour les clients et la croissance de ses activités en automatisant un grand nombre de tâches. Lancez-vous !