Si vous avez monté une boîte, vous avez forcément entendu ces phrases ; et cela vous a forcément un petit peu agacé car vous ne vous y attendiez pas ! Trop souvent encore, il ne nous est donné à voir que la meilleure partie de l’iceberg, celle dégoulinant dans les médias et sur les réseaux à coups de levées de fonds et de posts Linkedin inspirants. Mais, la face cachée existe bel et bien et elle n’est pas rose. Alors pour vous y préparer au mieux et surtout pour vous aider à rebondir, nous vous proposons une plongée pas comme les autres. Une plongée dans les heures les plus sombres des dirigeants de startups. Une plongée dans les moments difficiles de la vie d’un entrepreneur, ceux dont personne ne parle mais qui font pourtant si mal. Une plongée dans l’envers du décor. Ces désillusions silencieuses qui sont pourtant arrivées à chaque entrepreneur sont le nerf de la guerre. C’est en parvenant à surmonter ces contrariétés, que vous mènerez votre entreprise au succès. 

Chaque membre de l’équipe Futurz a déjà monté une startup ou investi dans une startup. Nous avons tous vécu de l’intérieur le développement d’une entreprise avec ses hauts et ses bas. Nos échanges réguliers avec des fondateurs d’entreprises nourrissent également nos réflexions. Mais il y a encore trop souvent des sujets qui restent en suspens, qui restent secrets voire tabous. Par honte ou par intérêt. Alors aujourd’hui, pour aider les primo entrepreneurs et les jeunes fondateurs qui n’ont pas encore été confrontés à tous les déboires de dirigeants, nous explorons cette face cachée de l’iceberg et révélons ce qu’aucun fondateur n’a encore osé dire publiquement sur son expérience en startup.

1. “Tu es un imposteur”

Vous la connaissez cette fameuse phrase : “Tu n’es qu’un imposteur”. Soit on vous l’a dit, soit vous l’avez pensé très fort vous-même. Cela peut s’être produit pour plusieurs raisons : 

Vous avez dû mentir à vos équipes. 

Parfois il faut filtrer, c’est normal de ne pas tout dire. Et ce n’est pas grave ! Être proche de ses équipes ne signifie pas tout leur partager. Dites-vous bien, que ce n’est pas trahir vos collaborateurs que de ne pas être totalement transparent avec eux. C’est même votre rôle en tant que fondateur que de les protéger de certains questionnements. Les ménager est aussi une façon d’avancer. Attention soyons clairs, la confiance est cruciale. Il ne s’agit pas ici de mentir sur les choses essentielles, mais sur les difficultés que vous rencontrez en tant que dirigeant.

Si par exemple, la récente perte d’un gros client perturbe les discussions au sujet d’une levée de fonds en cours, il est inutile d’en parler ouvertement, de présenter tous les détails ou de montrer votre anxiété. Cela aura des effets délétères en termes de management. Le stress et l’inquiétude peuvent en effet se transmettre au sein de vos équipes et créer une spirale négative.

A l’occasion d’un séminaire annuel, profitez de ce moment pour donner à vos employés de la transparence sur les hauts et bas que l’entreprise a su surmonter. Ils comprendront que vous faites tampon pendant l’année et que le séminaire et l’occasion de se re-aligner sur la suite.

Vous subissez une certaine pression sociale. 

Dans le premier cas, on vous compare aux entrepreneurs à succès. On attend de vous que vous fassiez la Une de Challenges, que vous soyez dans le classement Forbes des 30 under 30 ou que vous leviez des millions d’euros. Dites-vous bien une chose : ceci est le mythe de l’entrepreneur parfait dans le monde de l’entrepreneuriat facile. 

Nominés 2022 du Forbes Under 30
Nominés 2022 du Forbes Under 30

Dans le second cas, vous subissez la pression et riez jaune lorsqu’on vous parle des entrepreneurs inspirants qui véhiculent à coup de posts Linkedin ou de vidéo “good vibes” de fausses idées : “j’ai une morning routine”, “chaque matin je dis bonjour au soleil”, “avant d’ouvrir mon ordi, je fais un footing de 30 minutes”, etc. 

Pour vous défaire de cette pression sociale et tuer ce syndrome de l’imposteur, laissez-vous le temps de grandir et répétez-vous quotidiennement, s’il le faut, que vous méritez votre place et que vous n’êtes pas là par hasard ou par défaut. Soyez patient, vos succès parleront pour vous en temps voulu. 

Vous pensez que c’est la chance qui vous a porté jusqu’ici. 

Stop ! Arrêtez de croire ou d’écouter ceux qui vous disent que vous ne méritez pas le succès. Arrêtez de penser que cela est dû à la chance plutôt qu’à vos propres compétences et réalisations. Ces idées noires nourrissent le sentiment d’être un imposteur.

C’est bien vous qui êtes le moteur de votre entreprise. La chance n’a rien à voir là-dedans. Et puis finalement, rappelez-vous, la chance ne sourit qu’aux audacieux.

Aussi, regardez autrement le chemin parcouru. Il existe tellement de raisons qui auraient pu conduire à votre échec, mais elles ne sont pas arrivées !

Vous avez l’impression de vendre du rêve plus que du possible. 

Mener sa barque dans l’entrepreneuriat n’est pas chose facile. Vous évoluez dans l’incertitude de n’avoir plus que 9 mois de cash devant vous et pourtant on vous demande régulièrement de vous projeter sur 3 à 5 ans dans des business plans qui relèvent parfois de la pure fiction. Vous pouvez donc parfois avoir l’impression de raconter n’importe quoi parce que vous ne savez pas de quoi demain sera fait et que vous n’êtes pas non plus certain d’y arriver. 

En réalité, on vous demande de matérialiser par des chiffres, la vision et l’ambition que vous avez de votre business pour ces prochaines années dans le meilleur des cas. Attention, ce n’est pas un appel à manipuler vos chiffres pour travestir la réalité, même si malheureusement d’autres le font. 

Article du New York times
Article du Times – The End of Faking It in Silicon Valley

Si vous avez déjà ressenti cela, ne soyez pas trop dur avec vous-même. Cela ne fait en rien de vous un usurpateur ou un menteur. Vous ne faites que répondre aux exigences du marché.

Cependant, dites-vous bien qu’être honnête, transparent et réaliste sur la croissance de votre startup ne signifie aucunement voir des portes se fermer ou fragiliser le développement futur de votre entreprise. Au contraire, dans ce contexte difficile pour le recrutement et le financement, cela sera valorisé.

2. “Ecoute tes investisseurs, ils ont toujours raison !” 

Ce n’est pas parce que vous avez levé des fonds et avez fait entrer des investisseurs au capital de votre startup, que votre libre arbitre doit disparaître. Le flot des avis des investisseurs ne doit jamais vous éloigner de vos convictions et de votre vision. Voici ce que vous devez savoir une fois accompagné par des investisseurs :

La “pas très smart money”. 

La “pas très smart money” qu’est-ce que c’est ? Lorsque vous réalisez votre premier tour de table, vous débloquez de l’argent grâce à des Business Angels ou des Investisseurs VCs. Vous vous dites que c’est bon, que vous êtes sur les rails et qu’ils vont vous aider à accélérer.

Dans l’inconscient de beaucoup d’entrepreneurs, les investisseurs ont réponse à tout et il est crucial de tenir compte de l’apport en conseils au-delà de l’apport en argent (que l’on nomme smart money). Mais la réalité est toute autre. Vos investisseurs ne comprennent généralement pas vraiment votre business et ne possèdent pas toutes les informations nécessaires pour prendre les bonnes décisions. De votre côté, vous avez les informations du terrain mais vous manquez probablement de vision.

Un bon investisseur est une personne qui vous fait vous poser les bonnes questions, pas celui qui prend les décisions à votre place. Un mauvais investisseur est celui piqué au syndrome du “Yakafokon”.

Bref, faites-vous confiance avant tout. Les conseils vous guident, mais c’est vous qui êtes dans l’action.

Il n’y a pas de recette réplicable. 

Les investisseurs entrepreneurs qui ont signé une success story ne sont en rien garantis de vous délivrer la recette miracle. Ce qui a marché pour eux et pour leurs précédents investissements ne marchera pas forcément pour vous. Aucune histoire entrepreneuriale n’est la même (time to market, marché, clients, concurrence, etc.)

A vous d’être ouvert sur leurs propositions souvent très éclairées, c’est leur rôle de vous faire avancer le mieux possible. D’ailleurs certains investisseurs vont jusqu’à produire des playbook pour standardiser l’approche à un sujet (expansion aux USA, vendre aux PME, .. ).

Mais ayez également du répondant lors de vos échanges quand vous sentez avoir une meilleure lecture.

Stress Cash & Calendrier des investisseurs. 

Lever des fonds ne signifie pas ouvrir les vannes et cramer les fonds aussi vite que possible. Vous devez trouver le juste équilibre entre investir et rester frugal. Les dépenses doivent être calculées, en particulier dans ce contexte morose pour les levées de fonds de startup.

Si votre entreprise n’a pas encore trouvé son Product Market Fit ni sa stratégie de GoToMarket, elle n’est probablement pas encore rentable. Une erreur d’investissement de ressources sur six mois peut se révéler mortelle.

Il n’y a que vous, en tant que CEO, qui pouvez sentir les bonnes décisions à prendre.

Sur 10 ans de vie d’un véhicule d’investissement, voici les différentes étapes


Vous ne devez pas non plus vous précipiter sous la pression des investisseurs et vous faire pressuriser par leur calendrier qui est à coup sûr totalement décoléré de la vie de votre entreprise. Autrement dit, un fonds qui doit “vite investir” risque de vous influencer vers des décisions qui ne seront pas bonnes pour votre entreprise.

Prenez le temps de comprendre les contraintes des investisseurs qui s’intéressent à votre projet. Au risque de créer des conflits sur la bonne façon de piloter votre startup. Des fonds perpétuels (rolling fund ou fonds evergreen) et des Family Office n’ont par exemple pas cette contrainte. C’est un avantage non négligeable au moment de choisir avec qui partir dans le cadre de sa levée de fonds.

3. “Ce n’est pas ce qui manque les talents dans la Tech !”

Cette phrase vous avez dû l’entendre maintes fois. Mais ce qu’on ne vous avait pas dit lorsque vous avez créé votre entreprise, c’est à quel point trouver les bonnes personnes est stratégique et complexe. Une erreur de recrutement peut coûter cher. Savoir s’entourer est une énorme force. Cela conditionne rapidement l’échec ou la réussite long terme de votre startup.

Alors pour vous enlever cette pression, dites-vous que tout dirigeant a été confronté à des couacs de recrutement dans sa vie. Dans la course effrénée aux talents, près d’un dirigeant sur deux reconnaît en effet avoir réalisé au moins un mauvais recrutement au cours des 12 derniers mois (précipitation, absence de packages suffisamment compétitifs pour attirer les meilleurs talents, concentration sur les compétences techniques au dépend des compétences personnelles, etc.). Alors si cela vous arrive aussi, ne dramatisez pas. 

Afin d’éviter ces erreurs de recrutement, vous devez avoir en tête certaines réalités :

  • Toujours privilégier l’humain. Le savoir-faire s’acquiert plus facilement que le savoir-être. 
  • Ne pas embaucher les mêmes que soi au risque de vous enfermer dans une bulle. 
  • La concurrence entre les entreprises existe : c’est le jeu ! Et la réalité, c’est que vous aussi, vous serez tenté d’aller piocher des talents chez vos concurrents.
  • Vous ne pourrez pas garder indéfiniment les talents. Tout le monde part un jour ! Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Pour prévenir cela, il faut continuellement investir dans ses talents. Accompagner les salariés dans leur développement personnel, dans leur quête de bien-être en entreprise ou dans leur montée en compétences est primordial. Et ce, même s’ils doivent vous quitter un jour. 
  • Des tensions entre cofondateurs peuvent apparaître. Maintenir son couple d’associés est un travail à temps plein. C’est une relation qui évolue avec le temps et dont vous devez prendre soin. 

4. “Comme tu vas galérer quand tu vas vouloir partager la valeur de ta société à tes employés !”

L’idée du partage de valeur, celle-là vous ne l’avez pas vu venir ! En tout cas, personne ne vous en avait parlé lorsque vous avez lancé votre startup mais aujourd’hui vous saisissez à quel point mettre en place un outil d’intéressement à la prise de valeur de votre société est stratégique. Pour être les meilleurs, il faut pouvoir financièrement attirer et retenir les meilleurs. 

Matrice du partage de la valeur

Il y a trois leviers à activer pour partager la valeur efficacement dans une société en croissance: 

  • Le salaire qui rémunère un travail individuel, ni plus ni moins
  • Une prime qui récompense l’atteinte d’un objectif individuel, ou encore l’intéressement / la participation qui récompense l’atteinte d’un objectif collectif
  • Le partage financier long terme, qui récompense l’engagement quotidien d’un employé, ses prises de risques, l’inattendu, .. toutes ses actions qui ont fait prospérer l’entreprise

Si les deux premiers leviers sont immédiatement comparables entreprise à entreprise, c’est bien sur le troisième point que votre stratégie de partage de la valeur va se jouer. 

Oui mais voilà. Vous vous retrouvez bien seul face à votre volonté de mettre en place un outil d’intéressement à long terme qui fonctionne vraiment.

Partager la valeur créée c’est un besoin hypersimple, vous cherchez probablement un seul outil simple :

  • pour piloter quotidiennement combien vous partagez, pour garder un oeil sur votre plan de distribution
  • facilement compréhensible par vos collaborateurs et dont vous n’avez pas à gérer le support, pour vous libérer ce temps de gestion
  • adapté à tous les talents parce que vous travaillez / allez travailler avec des Freelance et des talents résidents à l’étranger
  • qui créé de l’engagement et incite à en avoir plus par l’effort, plutôt que d’en distribuer automatiquement à mesure que le temps passe
  • qui protège votre capital de toute fuite d’informations ou d’arrivées hostiles de concurrents
  • qui soit fiscalement neutre pour la société et fiscalement intéressant pour le collaborateur
  • ..

Des dispositifs d’actionnariats classiques existent (BSPCE, BSA, Attribution Gratuite d’Actions, Stock Options, .. ) mais ont leurs limites. Ils sont souvent contraignants pour les fondateurs dès que l’entreprise croît. Alexandre Bonetti avait notamment écrit un article Tribes sur l’envers du décor des BSPCE révélant ainsi diverses failles sur ces dispositifs qu’il considère être “de la poudre de perlinpinpin” jetée aux yeux des employés.
Pour passer à l’action, de nouveaux outils d’intéressement en 100% digital comme Futurz voient donc le jour, pour s’adapter au monde du travail d’aujourd’hui. Un monde dans lequel vous allez recruter vos nouvelles recrues et les fidéliser, et dans lequel vous devez être équipés d’un outil de partage financier long-terme.

5. “Échouer c’est la honte !”

Oui vous allez connaître des échecs. Oui vous aurez parfois honte de vos erreurs. Mais la bonne nouvelle, c’est que vous n’en mourrez pas ! Au contraire, cela va vous nourrir. Surmonter ces difficultés est un passage obligé dans la vie de tout entrepreneur.

Evidemment que non, vous n’atteindrez pas tout le temps vos objectifs.

Évidemment que non, vous n’allez pas connaître de grandes histoires d’amour avec tous vos salariés et devrez parfois vous séparer de certains d’entre eux.

Evidemment que non, vos annonces dans la presse ne vous ouvriront pas les portes du JT de TF1.

Évidemment que oui, certains de vos lancements de produits seront des flops.

Évidemment que oui, vous connaîtrez parfois des expositions négatives sur les réseaux sociaux.

Mais c’est normal. Et ce n’est pas une honte de vivre ainsi les aléas de la vie d’un dirigeant de startup. Vous devrez aussi parfois accepter de rejoindre une autre aventure, de céder votre entreprise à quelqu’un d’autre. C’est d’ailleurs tout cela qui fait la beauté de l’aventure entrepreneuriale : ces rencontres qui rythment les différentes étapes de votre entreprise. Il est juste question de faire les bons choix. Humblement. Au bon moment. Et d’accepter de se faire aider.

C’est justement une des qualités qui définit un bon entrepreneur : cette capacité à aller chercher de l’aide, à oser sans honte se faire aider, et cela même au-delà de ses premiers cercles. 

Les meilleures réponses d’hier ne sont pas les bonnes réponses d’aujourd’hui ou de demain. Alors oui vous êtes un imposteur. Oui, vos investisseurs ont parfois raison (mais aussi parfois tort). Non, il n’y a aucune honte à s’être trompé. Par contre, vous devez faire preuve d’humilité, incarner vos valeurs et soigner les talents qui ont rejoint votre entreprise à ses débuts !