On est aujourd’hui très loin de l’image d’épinal de l’entrepreneur dans son garage. Le métier d’entrepreneur s’est professionnalisé.
I – Diversifier les compétences, un facteur clé de succès
S’il reste toujours beaucoup d’inconnus, on a aujourd’hui suffisamment de reculs, et surtout de données quant aux aventures qui ont été des succès – et celles qui ont été des échecs – pour en tirer des leçons édifiantes.
Ainsi, en fonction de son marché, chaque entreprise se doit aujourd’hui de maîtriser un certain nombre de compétences clés considérées comme l’éventail de compétences nécessaires pour maximiser nos chances de succès. D’une entreprise à l’autre, ces compétences requises diffèrent en fonction d’un grand nombre d’éléments notamment du business model (SaaS vs. Marketplace etc), de l’industrie (Finance, Assurance, Immobilier, etc) et du Go-to-Market (Product-led vs. Sales-led vs. Marketing-led).
L’équipe fondatrice et les premières recrues doivent apporter ces compétences, mais le spectre de compétences nécessaires étant de plus en plus vaste et multiforme, apporter du renfort n’est jamais de trop.
Voici la raison pour laquelle nous avons décidé de lever $5m avec des operator angels chez folk en plus d’Accel : des personnes encore en poste et qui investissent une partie de leur temps – et de leur argent. Ils ont encore les mains “dans le cambouis” et viennent renforcer l’éventail de compétences nécessaires pour maximiser notre succès.
II – L’offre de financement plus large donne plus d’options aux entrepreneurs
L’offre pléthorique de financement pendant les années covid a naturellement amené vers une spécialisation de cette offre. C’est une manière pour les différents véhicules d’investissement de se différencier. Ces différenciations se sont faites selon plusieurs axes: spécialisations sectorielles (eg Consumer), spécialisation GTM (eg PLG focused), spécialisation en termes de stade d’investissement, etc.
Surtout, on a vu une multiplication des petites structures d’investissements: Supercapitaliste, Operator angels, Scouts, SPVs, etc. rendue possible par des acteurs comme AngelList ou Roundtable.
En tant qu’entrepreneur, on est donc à même d’aller chercher des sources d’investissement qui correspondent à nos besoins.
Plus que jamais, nous sommes à l’ère de la smart money
Dans notre cas, conscient que la mission de réinventer le CRM est très ambitieuse, il nous fallait nous entourer des meilleurs sur un nombre de sujets différents – Produit, Design, Tech, Marketing, Customer Success, Growth.
III – S’entourer d’Operators Angels
Le format: des “Operator angels”. Kézako? Une personne toujours en poste, les mains “dans le cambouis”, qui va en plus de son activité principale investir dans des startups.
Les intérêts sont multiples:
- Obtenir des feedbacks et conseils “frais”, encore d’actualité. La manière avec laquelle on monte une startup évolue vite. En ayant à son capital des personnes toujours en poste, on peut les interroger sur les pratiques dans leur entreprise, elles qui sont “passées par là”.
- Apprendre des meilleures entreprises dans son industrie. Ainsi, pour nous, s’entourer de personnes venant de Notion, Figma, Webflow, Dropbox, Adobe, Stripe, Intercom et d’autres nous permet de comprendre et tirer des enseignements clés d’entreprises qui sont des modèles à plusieurs égards.
- En faire les premiers promoteurs du produit. Ces opérateurs angels nous aident à partager et faire adopter le produit dans leur réseau et/ou dans leur entreprise.
Impliquer des operator angels est un processus plus simple aujourd’hui
60 angels différents. À la lecture de ce chiffre, certains entrepreneurs doivent certainement avoir des frissons: gestion du processus de levée de fonds interminable, va-et-vient incessants pour signature de documents, tracas administratif, relances, etc.
En réalité, cela n’a jamais été aussi facile. Et cela, pour plusieurs raisons
1 ) L’activité d’angel s’est professionnalisée.
Du moins, c’est le cas pour ceux que l’on cherche à avoir à notre cap table. Ceux-ci sont habitués à des termes d’investissements standards via des BSA ou SAFE par exemple.
3) L’activité d’angel s’est démocratisée.
Il existe des formations (Angel Track par exemple par First Round) et un grand nombre de connaissances disponible en ligne (par exemple, sur le blog de Julian Shapiro). Aussi, un certain nombre de fonds ont compris l’intérêt d’avoir un réseau d’angel pour du sourcing: des Scouts — comme Sequoia ou Atomico — qui disposent de capital mis à disposition par ces fonds pour investir en leur nom.
3) L’activité d’angel s’est structurée.
Il existe des véhicules, comme ceux d’AngelList ou plus récemment Roundtable, qui permettent de syndiquer ces angels et de bénéficier d’une signature unique en cas de besoin.
Pour gérer le processus avec ces 60 angels operator, à un endroit, et de manière centralisée, on a bien entendu utilisé folk (c’est le moment promo).
IV – Tirer parti des Operator Angels
Lever auprès de 60 angels n’est que le début: il faut que l’entreprise puisse en tirer parti
Fort de cette expérience, on en tire quelques enseignements clés.
Peu importe le montant investi. Ce qui compte c’est de les avoir “skin in the game”. Quand je veux un angel à mon capital, je ne cherche pas à négocier le montant vers le bas ou vers le haut, je cherche à ce que chacun mette un montant suffisamment conséquent (à son niveau) pour se sentir impliqué dans la réussite de l’entreprise. Des operator angels ayant investi 5,000€ ont parfois plus d’impact que d’autres en ayant investi 100,000€.
Tous les angels ne sont pas utiles. Certains sont simplement des “brand names” sur la cap table, d’autres des “early clients” qui croient au produit. Une part réduite d’entre eux a un impact massif sur la vie de l’entreprise
Il faut tenter de couvrir l’éventail de compétences dont l’entreprise a besoin pour réussir. Nul intérêt à lever des fonds auprès de 50 personnes dont l’expertise est seulement Produit. Nos angels operator doivent venir d’univers différents: Tech, Design, Customer Success, Growth, Marketing, etc.
Il ne faut pas hésiter à demander. Les angels vont en général avoir une approche réactive plutôt que proactive. Il faut leur faire appel avec des demandes claires, la plupart sont ravis de pouvoir se rendre utile. Une bonne pratique dans notre cas a également été de mettre leurs contacts à disposition de l’équipe. Deuxième moment promo: J’utilise également folk pour cela, en ayant un groupe consolidé avec les angels, leurs contacts, la personne de contacts, et leur expertise.